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LES  IRREMPLAÇABLES

L'œuvre est constituée de cinq grands spots blancs, de 60W chacun, pour un total de 300W disposés parallèlement, alignés sur un panneau en bois noir de 120cm x 70cm. Sur la surface lumineuse des lampes les cinq continents de la planète que nous habitons sont dessinés.

L'œuvre entend montrer la géographie d'un abus. La planète qui est représentée révèle une cartographie politico-économique : le nivellement par le bas d’une stratégie financière aujourd'hui imposée par les logiques de production et de consommation de l'énergie globale.


A travers la réalité de la lumière chaude qui émane des globes, il y a une volonté d'évoquer le potentiel intrinsèque des lieux que nous habitons, que nous partageons non seulement comme une extension neutre et une disposition spatiale des continents, mais aussi comme une puissance humaine et existentielle. Elle est unique et irremplaçable, tout comme le sont les habitants considérés dans leur propre individualité.

Et pourtant cette lumière est une lumière qui induit un terme, une échéance. Pendant l'ère moderne un homme aveuglé, oublieux de son origine s'est superposé à l'homme encore capable de comprendre la terre comme élément incontournable, mère de sa propre individualité. Alors que la Nature se propose en soi comme une ressource inépuisable, sans durée, et auto-régénérant, un délai, une fin lui a été imposé. Humanisée, violée par les politiques industrielles énergétiques, elle a absorbé une qualité qui n'est pas sienne : celle d'être périssable.

L'homme qui vit à l'intérieur de la Nature lui impose un cruel décompte, une date d'expiration de la même manière que la matière gazeuse contenue à l'intérieur de la lampe détermine sa durée de vie.
La lumière qui réchauffe et rempli la silhouette des cinq continents représentés dans l'œuvre, peut d'un moment à l'autre être interrompue, cesser sa production, rencontrer cette mort qui est le sort de la condition humaine.

L'œuvre met donc en lumière de manière ambiguë notre rapport avec l'espace monde. D'un côté,  à travers la chaleur de la lumière, elle souligne la possibilité d'un rapport primitif avec la Nature; de l’autre, elle se repent de la violence de l'homme, de l'exploitation énergétique de la Nature qui lui impose la possibilité de mourir, tandis qu'en réalité c'est seulement notre possibilité de l'exploiter qui meurt.

Fiche technique 5 grandes ampoules, panneau en bois, installation électrique

copyright@werthergasperini

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