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⍺ / ⍵

Deux cubes en verre transparents.
Dans l'un se trouve un dense tourbillon de fumée noire, dans l'autre, un arbre avec des oiseaux de différentes espèces dans une atmosphère limpide et cristalline.
Les deux cubes représentent deux particules, deux échantillons d'une réalité différente. La première atmosphère appartient et est prélevée dans le temps lui-même, une sorte d'échantillon au microscope - agrandi des millions de fois - dans lequel les protagonistes sont les traces de la présence humaine sur la terre c'est-à-dire les scories polluantes qui envahissent et saturent l'air que nous respirons. L'autre est au contraire au-delà des actuelles coordonnées spatio-temporelles, dans lequel le sujet représenté est une atmosphère primordiale et pure. Une réalité naturelle, immaculée et primitive. Un éden dans lequel l'homme n'a pas encore la main mise. Les deux cubes dialoguent dans leur extrême distance chronologique.


D'un côté un hic et nunc composé par une chimie sale et infernale  qui dans son tourbillonnement obscurcit la vision interne. De l'autre la délicate et absolue transparence d'un monde qui n'est pas encore contaminé par l'homme.
Le titre de l'œuvre est "alpha oméga" c'est à dire la première et la dernière des vingt-quatre lettres  qui composent l'alphabet grec. Les deux lettres en question exclues, il n’en reste donc que vingt-deux, chiffre qui correspond au nombre de siècles qui nous séparent du IIe siècle av. JC, quand en 146 av. JC - année de la bataille de Corinthe- la Grèce devient une province romaine. C'est cette date que l'on utilise conventionnellement pour la fin de la grande civilisation grecque, mère de notre monde occidental, désormais en déclin comme la Grèce antique de 146 av. JC. Les deux extrémités graphiques du même alphabet constituent en même temps deux antipodes et deux points de contact temporel d'une continuité qui a comme sujet le monde occidental.


Au commencement de la civilisation grecque, la pureté environnementale et paysagères maximale; aujourd'hui sous des formes variées, la pollution maximale.
Deux vitrines faites pour représenter de manière emblématique deux conditions possibles de transformation d'un univers commun, par l'intervention humaine.
Ces deux antipodes jumeaux dialoguent dans leur immobilité presque muséale - en se reflétant avec les églises jumelles de Santa Cristina et San Carlo. Lieux à la fonction et à l'aspect extérieur similaires, mais qui si l'on regarde bien, sont différents dans leur structure, de la même manière que le sont l'environnement et l’air, que l’homme a vécu et respiré au cours de l’histoire.

Fiche technique  Cubes en plexiglass ou verre de dimensions variables en fonction du lieu, arbres, oiseaux, machine à fumée noire

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